Eglise catholique de Saint-Ouen, Notre-Dame du Rosaire, Sacré-Coeur, Vieux-Saint-Ouen
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      Visite Eglise ND du Rosaire

Visite Eglise ND du Rosaire

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  • 29 avril 2012
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Un soir du mois d’octobre finissant de cette même année 1896, l’abbé Macchiavelli, explorant le quartier, reçut au visage un caillou jeté par un garçon sorti d’un groupe de jeunes surpris de voir un curé se promener dans leur quartier. L’abbé ramassa le caillou et dit au jeune : "Mon ami, je te remercie. Sache-le, bien : cette pierre que tu m’as jetée sera la première pierre de l’église que je bâtirais en ce lieu !"


A la fin du XIXe siècle, l’Église cherche à christianiser le milieu ouvrier, dont elle a peu mesuré les misères et les luttes.

En outre, Saint-Ouen a bien grandi. En vingt ans, la population a triplé. Entre 1876 et 1896, la ville est passée de 11.245 habitants à 30.501, des quartiers nouveaux se sont urbanisés et seules l’église du Vieux-Saint-Ouen, désormais excentrée, ainsi qu’une petite chapelle bâtie rue Jean, construite par l’abbé de Kercos, accueillent le culte catholique. Le cardinal Richard, archevêque de Paris, nomme alors l’abbé Jules Macchiavelli, vicaire à la paroisse Saint-Augustin de Paris, curé de Saint-Ouen et lui donne pour mission d’implanter une nouvelle église dans la ville. Le dynamique abbé ne se fait pas prier. Grâce à divers dons et à la somme de vingt mille Francs laissée par son prédécesseur l’abbé Lamielle, il achète un terrain s’étendant de l’avenue des Batignolles (devenue Gabriel Péri) à la rue des Rosiers : à la jonction des lignes de tramways et du chemin de fer.

Un soir du mois d’octobre finissant de cette même année 1896, l’abbé Macchiavelli, explorant le quartier, reçut au visage un caillou jeté par un garçon sorti d’un groupe de jeunes surpris de voir un curé se promener dans leur quartier. L’abbé ramassa le caillou et dit au jeune : "Mon ami, je te remercie. Sache-le, bien : cette pierre que tu m’as jetée sera la première pierre de l’église que je bâtirais en ce lieu !". Selon le témoignage de Pierre Lhande (voir note en bas de cette page), l’abbé Macchiavelli tint parole et plaça la petite pierre tachée de sang dans les fondements de la nouvelle église du Rosaire.

« Le 17 avril 1898 a lieu la bénédiction de la première pierre par le vicaire général Mgr Fages. Au mois de janvier 1903, l’édifice est terminé. La bénédiction de l’église a lieu le 25 avril 1903. Elle aura coûté un million de francs-or. »

L’abbé Macchiavelli avait surtout rassemblé des fonds dans son ancienne paroisse aristocratique de Saint-Augustin, fonds auxquels se sont ajoutés des dons importants – comme celui de Marie-Joseph Farcot, fabricant de machines à vapeur. Mais les dons qui ont le plus de prix et de signification sont sans nul doute ceux des modestes Audoniens – tout comme le labeur des ouvriers anonymes, qui ont élevé pierres et poutrelles dans les conditions de travail et de sécurité de cette époque.

La chapelle de Saint Joseph, patron des travailleurs fêté le 1er mai, est, sans nul doute, placée là pour leur rendre hommage, à l’époque de la révolution industrielle, où la ville voit affluer les ouvriers venus de la France rurale ou des pays voisins.
Pendant la construction de l’église, l’abbé Macchiavelli achète, en 1900, un bâtiment de l’Exposition universelle de Paris, dont la charpente avait été construite par Eiffel et qui sera transféré impasse Germaine.
Après la construction de l’église du Sacré-Cœur en 1933, ce bâtiment devient salle de patronage, avant d’être abandonné et racheté par la Ville qui le rénove et y accueille des ateliers d’artistes.
L’abbé Macchiavelli conduira encore l’érection des autels dédiés au Sacré Coeur et à Notre Dame ; ainsi que de l’orgue du chœur. Il va inaugurer les cloches en juin 1906, un mois avant son décès, survenu dans sa 58ème année Son corps sera inhumé dans la crypte de l’église avec autorisation préfectorale.
Tous les aménagements complémentaires seront réalisés par ses successeurs, notamment les abbés Sauvêtre et Moureaux. Le maître autel est inauguré en 1919 pour la fête du Rosaire. L’année suivante, le 7 octobre 1920, Mgr Raymond Gosselin procède à la cérémonie de la consécration de l’église.
Des aménagements prévus resteront inachevés, comme la pose de verrières sur la façade avant, l’installation d’un grand orgue qui aurait dû trouver place dans une tribune au-dessus du porche d’entrée, etc.
La pose des vitraux du chœur et de la nef de l’église, l’aménagement de la chapelle en l’honneur des enfants de la paroisse morts pour la Patrie, ainsi que la pose de la cloison vitrée pour isoler la chapelle du fond de l’église, se feront entre les années 1931 et 1939. Après ces derniers travaux, l’église dans son ensemble restera sensiblement la même jusqu’à nos jours.
En ce qui concerne les vitraux de l’église, nous rappelons en particulier les maîtres-verriers C.Lorin et L.Terrien qui habitaient 4, impasse Mousseau (rue Carnot) ; leur atelier était au 8bis, Impasse Descoins. Pour les vitraux datés de 1925, Delabre et Vidal. Ainsi que le dessinateur Marc Choisnard et le maître-verrier Jacques Charles Champigneulle (travaux datés de 1933) dont la fille, Mme Françoise Marvaldi Champigneulle nous a fait parvenir des documents le concernant (1).
Durant la seconde guerre mondiale, l’église a échappé de peu aux bombardements qui devaient toucher l’hôtel du Centre, aujourd’hui occupé par un Mac Donald’s.
Après la loi de séparation de l’Église et de l’État, les locaux de Notre-Dame-du-Rosaire deviennent propriété de la Ville qui en assurera l’entretien. C’est ainsi que l’orgue et la couverture de l’église seront restaurés, le chauffage installé et le parquet rénové.
L’église a fêté ses 100 ans le dimanche 4 mai 2003 en présence de Monseigneur Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis, des représentants de la municipalité audonienne et d’un nombreux publique où beaucoup d’anciens de la paroisse, prêtres et laïcs, se sont retrouvés avec émotion.
Aujourd’hui, les communautés de nombreux pays d’Europe, mais aussi d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Sud qui fréquentent cette église lui donnent un visage universel.

En savoir plus

1)* Cahiers du Patrimoine de 1830-2000 Verrières des Hauts de Seine, Saint-Denis, Val de Marne par Laurence de Finance et Dominique Hervier - Éd du Patrimoine * et la Plaquette "À la découverte de l’église du Rosaire", éditée par la Ville de Saint-Ouen - Septembre 1991, p.6.
L’anecdote du caillou reçu par l’abbé Machiavelli est rapporté par Pierre Lhande, Le Christ dans la Banlieue, enquête sur la vie religieuse dans les milieux ouvriers de la Banlieue parisienne, Plon, 1927, p.247 sv.

Un grand merci au Père Gabriel Floricich qui nous a permis de reprendre ces articles du site qu’il avait créé pour la paroisse.

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