Il s’en explique : « ce pain n’est pas comme celui que vos pères ont mangé ». Il ne parle donc pas du pain, mais de la nourriture divine qu’il nous offre et qu’il appelle sa « chair », pour nous assimiler à lui, comme le pain que nous mangeons s’assimile à notre chair. Communier le dimanche, est-ce s’acquitter d’une pratique ou être assimilés au Christ et, par Lui, devenir fils ? Nous recevons vraiment son corps et son sang, c’est à dire sa façon humaine de vivre, sa façon divine d’aimer le Père, les hommes.
Un des navires qui transportaient les esclaves africains dans le nouveau monde portait le nom de « Corpus Christi ». C’était vraiment le corps du Christ martyrisé dans ces hommes, ces femmes vendus comme du bétail que contenait ce bateau. Ceux qui avaient ainsi nommé ce navire communiaient probablement de temps en temps, mais étaient loin de saisir l’horreur de ce qu’ils faisaient et de cette appellation du bateau.
À chaque communion, nous devenons un peu plus le Christ, unis en Lui à ces africains d’autrefois, aux humains de tous les temps, aux migrants d’aujourd’hui. Sa force, son amour deviennent plus actifs en nous pour nous apprendre à aimer, à traverser les épreuves en union avec ceux qui souffrent.
Odile van Deth