St Antoine, ermite au désert, priait sans cesse et faisait de grandes pénitences. Un jour le Seigneur lui dit : « à Alexandrie, un cordonnier en fait plus que toi pour moi ». Antoine se rendit dans la métropole et demanda au savetier : « Que fais-tu pour Dieu ? ». « Rien, je n’ai pas le temps, je dois nourrir ma nombreuse famille » répondit-il. « Pries-tu beaucoup ? » répliqua Antoine. « Non, pas assez ». Antoine, de plus en plus interloqué, s’impatienta : « À quoi penses-tu alors toute la journée ? – Je vois les gens passer et j’ai compassion d’eux parce qu’ils ne distinguent pas le sens de leur vie ».
Bien des peurs aujourd’hui, devant les guerres ou l’état de la planète, semblent faire écho à l’affolement dont parle Jésus. Pour ne pas se laisser prendre par l’inquiétude, il recommande : « restez vigilants et priez sans cesse ». Prier sans cesse, selon le cordonnier d’Alexandrie, c’est, dans chaque événement, insignifiant ou lourde épreuve, demeurer présent à autrui.
Dieu n’a rien à voir avec le mal mais « quand ces événements commenceront, redressez-vous car votre libération est proche ». Ce n’est qu’à travers nous qu’il peut combattre le mal. Nous sommes engagés dans cette lutte. Prions pour habiter la confiance en collaborant avec le Dieu d’Amour. Tout est remis aux mains de celui qui est attentif à son prochain.
Odile van Deth