Nous commençons ce temps de veille qui va nous conduire à Noël sans pouvoir nous rassembler et nous soutenir dans la foi. C’est un peu comme une traversée du désert. Nous nous retrouvons seul face à nous-mêmes ou en famille. Une expérience spirituelle qui nous permet au moins de nous replonger dans la parole de Dieu et de réaliser combien la dimension communautaire de l’Eglise nous aide à tenir dans la foi.
Ce temps de l’Avent nous est offert pour faire mémoire du don que Dieu fait à l’humanité de son fils Jésus. L’évangile que nous venons d’entendre est un récit qui annonce les fins dernières, le retour du Christ à la fin des temps. Nous sommes dans le temps de l’attente de ce retour. Peut-être serions-nous tentés de penser que le Christ renaît chaque année ! Mais non. Il est venu une fois pour toutes et il reviendra à la fin des temps. Personne ne sait quand. Il a marqué de son empreinte l’histoire de l’humanité et désormais il a lié sa vie à la nôtre. En nous préparant à fêter sa nativité, nous redisons, au plus profond de notre cœur oui à son amour, oui à l’alliance établie avec l’humanité par son Père et notre Père.
Isaïe nous propose de nous mettre en vérité devant Dieu et avec nous-mêmes, de laisser grandir l’appel que Dieu nous fait, au plus profond de notre cœur. Que cet appel rencontre notre propre désir de conversion, de retournement, c’est le désir de Dieu pour chacun d’entre nous. Car notre Dieu est d’abord et avant tout un Dieu qui aime et pardonne, qui oublie notre péché et nous façonne à son image et à sa ressemblance si nous osons lui demander.
Veillez !
C’est la recommandation de Marc, car « vous ne savez ni le jour ni l’heure… » Dieu peut surgir à tout moment dans notre vie, le soir ou à minuit, à l’aube ou de bon matin. C’est dans le quotidien de nos vies que Dieu vient à notre rencontre, dans les événements heureux et douloureux que nous vivons. Depuis le printemps nous sommes confrontés à une crise sanitaire que personne n’avait prévue. Nous vivons dans un monde où nous pensons pouvoir tout maîtriser, surtout les épidémies, et là, quelque chose nous échappe ! La covid 19 nous provoque à questionnement nouveau sur nos modes de vie, sur notre rapport à la nature, aux autres ? Cette crise nous rappelle notre propre fragilité et notre finitude. Qu’est-ce qui est premier, essentiel dans nos vies ?
Et enfin cette veille qu’est ce temps de l’Avent, invite chacun d’entre nous à sauver en lui cette présence infinie de Dieu qui l’habite et qui demande à être protégée. Car l’Avent nous prépare à la fête de la Nativité : Dieu qui se livre entre les mains des hommes et qui leur demande de le prendre chez eux et de le protéger. C’est l’abandon de l’Amour infini. C’est l’accomplissement total de l’Alliance entre Dieu et l’humanité.