On est dans l’évangile de St Marc. Au tout début : chapitre 1er, verset 12 : Jean-Baptiste, comme son nom l’indique, baptisait sur les bords du Jourdain. Son message était un message de libération et des juifs en grand nombre venaient à lui. Il était entouré de disciples, parmi lesquels André : c’est l’évangéliste Jean qui en témoigne (Jn 1, 35). Jésus a probablement fréquenté cette communauté à un moment donné, mais il n’y est pas resté. Pourquoi ? On ne sait pas : ce n’est pas dit. On lit simplement : l’Esprit le pousse au désert…
L’Esprit le pousse au désert, et, dans le désert, il resta 40 jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages et les anges le servaient. Vivre en paix, au milieu des bêtes sauvages, et servi par les anges : le rêve ! Sauf que Jésus n’était pas venu pour être servi mais pour servir ! Il aurait pu rester là : après tout, bien des moines et des ermites se sont retirés dans un désert pour essayer d’y trouver DIEU.
S’agissant de Jésus, il est écrit : après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’évangile de Dieu. Partir pour la Galilée, mais quelle idée ! On aurait pu s’attendre à ce que Jésus parte pour la Judée qui avait Jérusalem pour capitale. Jérusalem, la ville sainte, avec le temple grandiose, où vivaient les familles sacerdotales, nombre de scribes et de docteurs de la Loi. Jérusalem, la ville vers laquelle montaient en pèlerinage des foules venues de partout. La place de Jésus n’était-elle pas à Jérusalem, dans ce monde religieux ?
Jésus en décide autrement : c’est en Galilée et non à Jérusalem qu’il décide d’aller proclamer l’évangile de Dieu. A cause des guerres, des déportations qu’elle a connues, à cause de sa situation géographique qui fait d’elle une terre de passage, la Galilée est une terre multiculturelle. Y cohabitent des populations très diverses, disparates, qui avaient appris la tolérance. Ici, on est loin de Jérusalem, la capitale religieuse. Isaïe appelait cette région « la Galilée des nations ». C’est dans cette région que Jésus a commencé à proclamer la Bonne Nouvelle et qu’il a recruté ses premiers disciples. C’est là qu’il a nourri les foules, guéri les malades, pardonné les péchés. C’est là qu’il a prié et remercié Dieu son Père d’avoir caché plein de choses aux sages et aux savants et de les avoir révélé à tous ces petits qu’il avait sous les yeux ! Heureux êtes-vous, leur disait-il ! Même Salomon, dans toute sa splendeur, n’a pas vu ce que vous voyez !
Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, du moins ici en France métropolitaine, n’est pas franchement porté sur le religieux. Le brassage culturel et religieux, avec les remises en question qu’il suscite, nous savons ce que ça veut dire. Est-ce un mal ? C’est pas sûr. Mais bien des hommes et des femmes, bien des croyants sont comme désemparés.
En ce 1er dimanche de Carême, ces paroles de Jésus nous sont adressées : Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche ! Croyons-nous vraiment que cette proclamation de Jésus est pour nous, aujourd’hui, dans ce monde qui est le nôtre ? Demandons à l’Esprit de nous guider dans nos choix et de nous aider à croire en l’Evangile.
LE CHOIX DE JESUS !
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- Père Lucien Marratier
- 18 février 2018

J’aurais envie de donner comme titre à ce petit mot que j’ai préparé : LE CHOIX DE JESUS !