Thérèse de Lisieux s’était proposée pour aider une sœur âgée à aller au réfectoire. Elle écrit : « C’est incroyable comme cela me coûtait. Il s’agissait de suivre la pauvre infirme en la soutenant par sa ceinture, je le faisais avec le plus de douceur qu’il m’était possible ; mais si, par malheur, elle faisait un faux pas, aussitôt il lui semblait que je la tenais mal et qu’elle allait tomber. […] Avec ses pauvres mains estropiées elle arrangeait son pain comme elle pouvait. Je m’en aperçus bientôt et, chaque soir, je ne la quittai qu’après lui avoir encore rendu ce petit service. Comme elle ne me l’avait pas demandé, elle fut très touchée de mon attention et ce fut par ce moyen que je n’avais pas cherché exprès, que je gagnai tout à fait ses bonnes grâces et surtout (je l’ai su plus tard) parce que, après avoir coupé son pain, je lui faisais avant de m’en aller mon plus beau sourire ».
Et ce fut en la fête de la Trinité que Thérèse s’offrit à l’Amour pour que ses paroles, ses gestes soient animés par l’incandescence des relations trinitaires. Il n’y a qu’un amour, et c’est l’Esprit de Dieu qui vit en nous. Il n’y a qu’une relation, celle du Père et du Fils dans l’Esprit, dont les nôtres sont imprégnées pour, avec Jésus, « passer en faisant le bien » (Actes 10,38).
Odile van Deth