Lorsque Jésus répond à Pilate qu’il est roi, il est un pauvre homme, flagellé, brutalisé par la cohorte qui l’a amené de chez le grand-prêtre jusqu’à Pilate. Pourtant, il est roi, non seulement parce qu’il est Dieu mais aussi et surtout parce qu’il triomphe du mal en le transformant dans sa chair blessée en patience d’amour. Sur lui, l’innocent, vient se ruer le mal du monde, au-delà du temps.
C’est aujourd’hui qu’il souffre l’humiliation de celui qui cherche à dominer son sentiment d’infériorité en buvant. Loin de le condamner, il participe à sa souffrance et lui suggère de vivre avec lui son alcoolisme, de l’écouter intérieurement lui manifester son amour. « La vérité vous délivrera » (Jn 8,32), affirme-t-il. La vérité, ce n’est pas le mépris des autres, c’est le regard d’amour du Père.
Le Royaume du Christ est le triomphe de la relation vraie, de l’amour. « Ce que vous aurez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’aurez fait ». Tu vas mal ? Occupe-toi de quelqu’un qui a besoin d’amitié. Jésus, ami des pécheurs, des méprisés, nous invite à trouver la sérénité en déplaçant notre centre d’attention sur l’autre. Comment puis-je l’aider à aller mieux ? Alors toute infériorité disparaît, car on n’est plus occupé que de l’autre et la joie de l’Esprit nous habite.
Odile van Deth