Beaucoup, après l’avoir entendu dire qu’il fallait manger sa chair et boire son sang sont partis. Ils ne pouvaient plus lui faire confiance. Ils en restaient à la matérialité, sans saisir que le Seigneur se donnait à eux pour leur communiquer sa vie divine, leur partager sa relation avec le Père.
Certes, nous croyons en Dieu, mais notre vie, nos réactions se fondent-elles sur les paroles de l’évangile ? Ne nous arrive-t-il pas, à nous aussi, de quitter Jésus sans même nous en rendre compte, parce qu’il faut bien, pour vivre, admettre la logique du monde ? L’évangile ne nous semble-t-il pas souvent « trop dur » ? On en ridiculise certaines paroles, comme celle de présenter l’autre joue à qui nous frappe, car on oublie qu’elles sont des images de l’attitude intérieure. Le chrétien semble voué à être un perdant alors que ce sont ceux qui trahissent, dit notre évangile en parlant de ceux qui ne croient pas, qui sont les vrais ratés, car ils passent à côté de la réalité de la Vie offerte.
Ariane, elle, ne se gêne pas pour dire au Seigneur que ce qu’il demande est vraiment impossible. Mais devant une difficulté, elle découvre souvent que, par exemple, aimer c’est aussi savoir dire non au lieu de se laisser exploiter. Oser croire ouvre des solutions imprévues.
Odile van Deth