Les contemporains de Jésus récriminent eux aussi. Ils refusent de croire en l’extraordinaire révélation qu’il leur fait. Ils le connaissent comme le fils de Joseph, un homme comme eux. Leur manque d’ouverture les empêche de croire en sa parole : « Je suis le pain vivant, si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » ; non pas seulement après la mort, mais dès maintenant, car l’éternité est hors du temps, elle est le monde divin dans lequel l’Eucharistie nous fait entrer : « le Royaume est en vous ».
L’Eucharistie est vitale pour alimenter la vie de Dieu en nous comme le pain l’est pour notre corps. Elle nous assimile peu à peu au Christ, elle fait de nous des fils du Père dans le Fils unique. Mais il nous est aussi difficile de croire que ce bout de pain est Dieu que pour les contemporains de Jésus de croire en sa divinité.
Isabelle, souvent distraite au moment de la communion, s’est sentie un jour, après avoir reçu l’hostie, envahie par l’amour de Dieu pour elle. C’était si fort qu’elle en pleurait. Ainsi, elle était aimée de Dieu, telle qu’elle était, avec ses faiblesses, même celles dont elle avait honte. Jamais encore elle ne s’était sentie aimée ainsi, d’un amour total, inconditionnel.
Odile van Deth