Il ne voit pas que cette personne croit en Jésus puisqu’il « chasse les esprits mauvais » au nom du Seigneur et non en son propre nom. Il oublie que la seule chose importante est d’accomplir le bien, de libérer la vie. La concurrence fait peur. Comme si notre valeur était amoindrie par la réussite des autres. Si nous ne sommes pas les meilleurs, nous serons moins crédibles, pensons-nous à tort.
La réponse de Jésus semble décalée. « Celui qui entraînera la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait … qu’on le jette à la mer ». Ce que le Seigneur fustige, c’est d’entraîner vers le doute ou le mal un « petit », c’est à dire un faible qui met sa confiance en Lui. Si ta main, ton pied, ton œil t’entraînent au péché, supprime-les. Il montre à Jean que le vrai scandale, c’est de faire passer la réussite du clan, de la famille, de la bande avant la recherche du bien de l’autre. C’est être jaloux de ses propres performances au lieu de comprendre que notre seule valeur est de permettre à Dieu de s’incarner dans nos gestes. Comme Erwan qui a voulu empêcher l’amitié de David avec Samy, sous prétexte que Samy n’était pas de leur groupe, alors que Samy était seul, faible, avait besoin d’un appui.
Odile van Deth