L’ennemi, c’est celui qui nous fait mal, qui nous veut du mal. L’ennemi peut donc être un très proche qui me rend la vie difficile. Dans la Bible, le mot aimer n’est pas un sentiment, c’est un acte. Aimer, c’est vouloir le bien de l’autre. Or, celui qui me fait du mal me voit comme un obstacle à son bonheur. Si donc je veux qu’il cesse de me blesser, ne dois-je pas agir en sorte qu’il se sente heureux ? Ainsi l’amour de l’ennemi se révèle-t-il la condition pour la paix dans la vie sociale.
« Ne jugez pas » poursuit Jésus. Penser positif est le premier pas pour aimer l’ennemi. Classer l’autre selon sa religion, sa provenance, son statut social entraîne souvent à le considérer comme un ennemi. Voir en lui un enfant de Dieu engage à la relation.
L’homme qui, dans le métro, me fait peur pour son accoutrement et sa longue barbe, est justement celui qui laisse sa place à une personne âgée, alors que ceux qui me ressemblent restent fixés sur leur siège. Mon regard change, je lui souris et je pense aux infox qui polluent la pensée. L’ennemi n’est-il pas parfois le fruit de l’imaginaire ? Bien des soubresauts de la société sont suscités par un manque d’objectivité et de vérité qui sape le désir d’aimer l’autre.
Odile van Deth