La loi est bonne, car elle ouvre le chemin vers la Vie en protégeant les rapports sociaux. Mais observer la lettre de la loi, comme celui qui se considère en règle parce qu’il va à la Messe tout en gardant en lui de la rancune, revient à désobéir à la Loi faite pour nous ouvrir à l’amour.
« Que votre oui soit oui, que votre non soit non ». Pour entrer dans le Royaume de l’Amour, pas d’arrangements possibles, comme de se dire : j’avais bien le droit de répondre mal à la personne qui m’avait insulté. Non, dit le Seigneur. Insulter, c’est déjà tuer. Ainsi pendant son enfance, les critiques incessantes du père de Laurent avaient tué en lui l’estime de soi au point qu’adulte, il était au bord du suicide.
Obéir à la loi, c’est choisir la vie pour moi et pour l’autre dans un respect qui m’interdit de déverser sur lui ma colère.
Accomplir la loi renverse nos logiques. Je dois me réconcilier non pas parce que j’ai été offensé mais parce que l’autre a quelque chose contre moi, même si ce n’est pas de ma faute. Ce n’est pas parce que je ne commets pas l’adultère que je suis en règle si je me permets de fantasmer des rapports avec le conjoint de l’autre.
Jésus libère notre capacité d’aimer. Grâce à notre foi en sa présence en nous, il fait de nous les transmetteurs de l’amour et de l’infini respect du Père pour chacun, quel qu’il soit.
Odile van Deth
