L’homme qui s’adresse à Jésus est quelqu’un de respectable. Il a « observé tous les commandements depuis sa jeunesse ». Aujourd’hui, ce serait un bon chrétien, qui n’aurait jamais commis de faute grave. Cet homme est riche de sa belle réputation, de sa conscience irréprochable. Le Seigneur ne demande pas qu’il se prive du nécessaire. Ce qu’il a et qu’il doit vendre, c’est la sécurité qu’il met dans sa perfection.
Tout vendre, c’est renoncer à se sauver soi-même. Tous ont besoin d’être aimés, et plus encore d’être reconnus dans leur valeur, car si on les aime, c’est qu’ils comptent. Est-ce dans la bonne opinion des autres et de nous-mêmes que nous cherchons notre sécurité ? Ou bien nous reconnaissons-nous fragiles, limités, et sûrs que le Seigneur veut nous sauver parce qu’il nous aime ?
Lou ne supporte pas l’échec et, si elle le rencontre, n’a de cesse d’essayer de nouveau car pour elle, « c’est vital de ne pas rester sur un fiasco ». Vital ? C’est donc sur la réussite humaine qu’elle fonde son existence. À sa mort, lui sera-t-il demandé si elle a réussi ? Le Christ a subi une défaite radicale, jusqu’à être condamné à la mort des criminels. Or c’est dans cet échec qu’il a réussi sa vie, réalisé sa mission de Sauveur. Toute déconfiture est un appel à « vendre » notre désir de succès car de tout échec Dieu veut faire avec nous un bien plus grand, nous donner le centuple.
Odile van De
