Non sans inquiétude, cela se sentait. L’une était d’origine paraguayenne, une autre venait du Sri-Lanka, une autre d’Haïti, et, sur les 4, une venait de … France. Elles avaient en tête la façon dont les baptêmes se célébraient dans leur pays d’origine. Ici, comment les choses allaient-elles se passer ? Côté préparation, j’ai connu mieux, plusieurs parents ayant du mal avec le français. « Nous ne serons pas seul ? » avait demandé avec une pointe d’inquiétude la famille française d’origine. Personne n’était vraiment rassuré. Moi non plus.
Que s’est-il passé ?... Je ne sais pas. A n’en pas douter, l’Esprit Saint était là. Petit à petit, l’ambiance a changé. Un climat de fraternité s’est instauré qui a dissipé le côte-à-côte un peu froid du début. Chaque famille, ces familles qui, dans le monde qui est le nôtre aujourd’hui, ont tant de défis à relever à longueur de jours, chaque famille s’est sans doute sentie accueillie et reconnue pour elle-même. On avait l’impression que chacune se sentait à l’aise, à sa place, ici, à l’église. Comme chez elle, pourrait-on dire. Le point culminant a peut-être été la prière du NOTRE PERE que nous avons dite ensemble à la fin de la célébration. Un grand moment de fraternité. La joie était d’autant plus grande, me semble-t-il, que les frontières qui nous séparaient les uns des autres étaient nombreuses – langues, cultures … - et rendaient au départ cette joie improbable ! Seigneur, merci, pour ce moment de grâce !
Deux jours après, j’ai rencontré une maman haïtienne qui avait participé aux baptêmes. Elle n’avait qu’un mot à la bouche : Incroyable … répétait-elle !
Lucien Marratier, Saint Ouen
Au-delà de toutes frontières …
Ce samedi 21 mars, à 17 heures, était jour de baptême à l’église Notre Dame du Rosaire. Quatre familles étaient là, assises côte-à-côte, dans le haut de l’église.