Or la parabole cherche à nous libérer de cette jalousie en nous ouvrant à l’insondable générosité de Dieu qui se donne totalement à chacun. Mais nous sommes pollués par l’image d’un dieu à notre image, qui mesurerait ses dons à l’aune du mérite ou se montrerait injuste selon son humeur.
La convoitise se glisse dans nos vies, parce que nous restons fixés sur nous-mêmes, hors de la dynamique du Royaume. Nous ne pouvons pas nous réjouir du bien de l’autre car nous le voudrions pour nous. Comme Germain qui souffrait de n’avoir pas pu faire d’études. Sa fille, agrégée de philosophie, pensait qu’il en serait heureux, mais il a continué de se plaindre et de critiquer sa fille.
Le maître ne reproche pas aux ouvriers leur jalousie : elle n’est pas un péché mais une émotion triste, qui s’oppose à la béatitude de l’amour. Elle nous centre sur nous-mêmes, nous attristant du bonheur de l’autre, comme si cela nous ôtait quelque chose.
Jésus nous parle ici de son Père qui veut que tous aient leur part de bonheur. La jalousie rend morose, alors que la dynamique du Royaume, qui est celle de l’amour, fait jaillir la joie. Le Père nous invite à entrer dans sa joie en participant à son amour pour chacun dans une totale confiance en sa bonté pour nous.
Odile van Deth