Matthieu a écrit son évangile pour prouver que le Christ a accompli les prophéties. Avec ce récit, il illustre ce qu’Isaïe (60,6) avait annoncé : « tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens », les nations les plus lointaines reconnaîtront le Messie comme leur sauveur.
Ce qu’on donne, on y renonce. Par leurs dons, les rois manifestent qu’ils mettent toute leur confiance en cet Enfant et non plus en ce qui fait la sécurité des humains.
L’or, en assurant la richesse, semble offrir la clé du bonheur. Les rois, en le déposant, renoncent à la puissance de l’argent. L’encens, fumée odorante qui monte vers le ciel, représente la prière. Par cette offrande, les rois renoncent à une spiritualité acquise par des moyens humains. L’encens, comme nos belles liturgies, peut faciliter l’intériorité, mais ne remplace pas la vraie prière, celle qui monte du cœur habité par l’Esprit de Jésus « qui se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu » (Rm 8,14). Enfin la myrrhe servait à embaumer les corps, comme pour défier la mort. Aujourd’hui, on cherche par tous les moyens à prolonger la vie au-delà du possible. Par ce cadeau, les mages annoncent que la seule vraie victoire sur la mort est celle de notre foi en la vie qui ne finit pas.
Odile van Deth