Il est probable que les foules de pauvres méprisés des riches qui écoutaient Jésus, ont relié les béatitudes à cette prophétie d’Isaïe, car ils connaissaient par cœur la Bible. Dieu était donc avec eux. Ses valeurs étaient différentes de celles des riches.
Jésus s’adresse aux blessés de la vie, comme Léo, le raté de la famille. Désespéré de se sentir nul, il entendit intérieurement : « Tu comptes beaucoup à mes yeux ». L’Esprit lui révélait l’inconcevable : sois heureux de vivre, toi qui ne comptes pas, toi le déprimé, le découragé. Léo renonça à se sentir victime, à se voir comme une poussière inutile (selon le mot hébreu d’Isaïe signifiant « écrasé », souvent traduit par « broyé », qui signifie : réduit en poussière). Il crut, suivit une formation et devint éducateur de rue. « Léo, il pète la joie » disait les jeunes du quartier.
Mes blessures sont mes chances si je consens à ce qui m’est arrivé dans un regard de foi. Jésus ne demande pas de s’humilier mais d’être heureux. Je me sens déprécié ? par rapport à quelles valeurs ? heureux les nuls aux yeux du monde ! « Heureux » en hébreu, c’est le bonheur concret de l’homme heureux de vivre, de marcher librement dans sa vie.
Odile van Deth