Avec les béatitudes, Jésus renverse la façon de voir habituelle. Le manque devient, pour celui qui croit, un rendez-vous avec le Père, une porte ouverte sur la Vie. Si un philosophe athée, Nietzsche, a pu dire qu’il croirait si les chrétiens avaient des faces de ressuscités, c’est bien parce que nous oublions la joie des Béatitudes.
Jésus assure ceux qui croient en cette promesse de joie qu’ils sont le sel du monde. Le sel donne de la saveur mais empêche aussi la corruption de la nourriture symbole du désir de combler le manque. La foi oriente le désir au-delà de la réaction impulsive. A l’écoute de l’Esprit, le croyant voit une chance dans une situation difficile. Comme Cyrille dont la mémoire s’est affaiblie lorsque, enfant gaucher, on l’a forcé à écrire de la main droite. Comme il s’en désolait, il entendit intérieurement : « Crois seulement ». Depuis, cet handicap fait sa joie : « Je vis à un autre niveau, je demande sans cesse à mon ange de me rappeler les choses à faire. Je suis déjà dans le ciel » me disait-il.
Celui qui croit est comme une ville sur une montagne. Elle ne peut être cachée, elle est évidente. Comme la joie de celui qui, en toute circonstance, est certain que de tout ce qui arrive peut naître la joie.
Odile van Deth