Depuis que Myriam avait critiqué son frère Moïse en disant : « L’Eternel ne parlerait-il qu’à Moïse ? Ne nous parle-t-il pas à nous aussi ? » (Nb 12,2), la lèpre symbolisait pour les juifs le péché, et en particulier la médisance par jalousie car Myriam était aussitôt devenue lépreuse. Contagieuse, elle avait été mise hors du camp, comme pour signifier que sa rivalité l’avait mise hors des relations sociales.
Au temps de Jésus la lèpre évoquait donc le péché. Cette maladie, qui banissait la personne de la société, était devenue le symbole de la rupture de relation avec Dieu et les frères causée par la faute. Le Seigneur veut donc faire passer le lépreux par les étapes de la réintégration sociale : il doit aller se montrer au prêtre avant de retrouver la relation avec tous.
Mais, l’homme, à peine guéri, ne tient pas compte de l’ordre de ne rien dire à personne avant d’avoir posé le premier geste de relation en se rendant au temple. Banni de la société, il ne pense maintenant qu’à renouer des rapports en proclamant sa guérison. Fixé sur ce désir, il ne se rend pas compte qu’en désobéissant à Jésus, il perd sa relation avec lui. Dans sa joie, il néglige la parole de celui qui l’a guéri.
Odile van Deth