« Poussé par l’Esprit, Siméon vint au temple ». L’Église d’Orient fait de la Présentation de Jésus la fête de la Rencontre de Dieu avec son peuple.
Marie et Joseph viennent au temple pour obéir à la loi de Moïse qui ordonnait de consacrer au Seigneur tout garçon premier-né. Siméon, bien qu’âgé, se rend au temple, car il sent que l’Esprit l’y pousse. S’il avait douté de l’ordre intérieur d’aller au temple, il n’aurait pas rencontré le Seigneur. Et voilà qu’il reconnaît le Messie dans ce petit enfant si pauvre que ses parents ne font que l’offrande prescrite pour les plus démunis.
Parce qu’il a cru à la suggestion de l’Esprit, il voit de ses yeux le Messie qu’il attendait. C’est la rencontre entre l’ancien et le nouveau, entre l’humanité tentée de penser que rien ne changera et Dieu qui renouvelle toutes choses. Le vieux Siméon a été ouvert à cette nouveauté au point de comprendre que cet enfant ne venait pas seulement pour sauver le peuple juif mais tous les peuples.
Le glaive dont il prédit qu’il transpercera le cœur de Marie est, dans la Bible, l’image de la Parole de Dieu tandis que le cœur, en hébreu, n’est pas le siège des sentiments mais de l’intelligence. Siméon prévoit que la Parole de Jésus bouleversera la façon de voir de sa mère. Ce Messie ne sera pas glorieux mais il sauvera l’humanité en prenant sur lui ses fautes. Ce glaive, plus que prédire la crucifixion, invite Marie (et nous avec elle) à se laisser rejoindre au plus profond par la Parole de son Fils (cf. Hb 4,12).
Odile van Deth