C’est son dernier pèlerinage à Jérusalem. Il monte vers sa Passion et, dit le texte, « il durcit sa face », il serre les dents pour affronter ce qui l’attend. Le défi qu’il affronte est justement de substituer la compassion et le pardon à l’impulsion de vengeance qui reproduit le mal subi. Il marche vers la Croix comme au rendez-vous entre l’amour du Père et l’humanité qui souffre du manque d’amour.
Il répond donc à ceux qui lui demandent de le suivre en leur traçant les libérations indispensables pour participer au salut des humains par un amour concret et désintéressé. Renoncer à posséder, même un lieu « où reposer », pour ne rien avoir à défendre devant les prétentions des autres. Renoncer à « enterrer son père » ou à « prendre congé de sa famille », pour s’affranchir de l’influence du milieu, des parents, non pas en les laissant dans le besoin mais pour s’avancer librement dans des relations aimantes avec tous, indistinctement.
Suivre Jésus, c’est entrer dans un chemin de liberté, de désencombrement, pour transmettre à tous l’amour gratuit du Père.
Odile van Deth