Pour Jésus, la vieille tentation se renouvelle : « Je te donnerai tous les royaumes de la terre si, te prosternant, tu m’adores » avait dit Satan. Le peuple l’acclame mais lui sait que cette ovation le mène à la mort, parce qu’elle suscite la jalousie des puissants. « Son âme est troublée » dit l’évangile de Jean. Il perçoit sa peur, mais consent à la vivre en demeurant rivé au Père.
Pourquoi doit-il souffrir et mourir ? Confronté à une pratique religieuse légaliste méprisante des pauvres, il a prêché la vérité, dévoilé les cœurs et suscité la haine. Le Dieu ami des pécheurs qu’il annonçait ôtait leur autorité aux légistes qui tenaient le peuple par la peur du châtiment.
En révélant que Dieu n’est pas un juge sévère mais un père qui sait que nous péchons parce que nous souffrons, Jésus a ouvert nos cœurs à la confiance. En répondant à la haine par le pardon, il nous a montré comment vaincre le mal. Avec lui, nous sommes sauveurs si nous le suivons en souffrant sans nous venger mais en implorant le pardon du Père pour ceux qui nous blessent. Avec lui, nous sommes vainqueurs du mal si nous choisissons la confiance, dans la certitude que, de tout mal, le Père peut faire naître un bien plus grand.
Odile van Deth