Mais qui est Marie pour avoir été choisie comme Mère de Jésus ? Dieu a regardé, dit-elle littéralement, l’humiliation, la condition d’abaissement de sa servante. Était-elle une jeune orpheline méprisée, pauvre entre les pauvres ?
Dans sa réponse à l’exclamation d’Elisabeth, qui la salue comme celle qui est bénie entre toutes les femmes, aucune fausse pudeur, aucun retour sur elle-même. C’est Dieu qui a fait en elle de grandes choses et son être profond exulte en Lui. Elle est son humble servante qui ne s’attribue aucun mérite pour les grandes choses qui s’accomplissent en elle. Elle croit à l’Amour universel qui s’étend à tous les humains de toutes les générations.
Affamée de Dieu, elle est comblée de sa Vie, de sa grâce. Ce qui lui arrive n’est pas pour elle mais pour le salut du peuple, car Dieu a tenu en elle sa promesse à Abraham de lui donner une descendance éternelle.
Humble entre tous, elle sera, dans son Assomption, exaltée plus que tous. Marie, occupée de Dieu seul, exulte de joie, non pas pour avoir été choisie mais parce que Dieu sauve son peuple, parce qu’il tient sa promesse, parce que la face du monde va changer : les grands seront délogés de leurs prétentions et les pauvres comblés de biens. Voilà sa joie.
Odile van Deth