Jésus recommande aussi de choisir la dernière place. Nous craignons de perdre la face en nous faisant proches de ceux que notre milieu méprise. Nous oublions que si nous évitons certaines personnes, c’est souvent parce qu’elles reflètent notre fragilité que nous ne voulons pas voir. Or, plus nous les approchons, plus nous trouvons des amis, car la relation est facile avec ceux qui ne se sentent pas importants. Ceux qui jouent des coudes pour arriver plus haut créent le vide autour d’eux.
Une journaliste voyait chaque matin un jeune qui vendait des CD sur le trottoir. Un jour, elle s’arrêta pour lui parler, lui demanda d’où il venait. Une amitié est née. Elle l’a souvent invité à dîner. Par la suite, il l’a aidée à soigner son mari paralysé.
Virginie, une pauvre retraitée, passait chaque jour devant une femme Rom qui mendiait. Elle la saluait par un sourire. Un soir, les neveux de Virginie, venus dîner chez elle, avaient apporté une tarte dont, à leur départ, il restait la moitié. Le lendemain, elle fit un paquet du reste du gâteau, y joignit une assiette et une fourchette en plastique, et l’apporta à cette femme. Depuis, chaque jour toutes les deux se saluent avec joie.
Même s’il n’est pas possible de donner à tous ceux qui sollicitent notre porte-monnaie, nous pouvons sourire, parler à un SDF affamé aussi de relation.
Odile van Deth