Marie sait qu’en poussant son fils à faire un miracle, elle l’engage sur un chemin qui va l’éloigner d’elle. Elle a compris, quand il avait douze ans, qu’il n’était pas à elle, qu’il devait s’occuper des affaires de son Père. Enivrée elle-même de l’Esprit, elle a choisi la pleine réalisation de la vocation de son Fils plutôt que de le garder près d’elle. A ce repas de noces, elle s’aperçoit que l’humanité a perdu la joie parce qu’elle a oublié le don divin de l’Esprit. En demandant à Jésus d’intervenir, elle fait preuve d’une grande capacité d’écoute, à la fois de la misère humaine et de l’Esprit en elle.
« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue » répond Jésus à sa mère. JP Sartre a écrit : « Toutes les mères s’arrêtent parfois devant ce fragment rebelle de leur chair qu’est leur propre fils, elles se sentent en exil devant cette vie neuve, faite de leur vie et visitée de pensées étrangères à elles. ».
Marie, elle, fait confiance à son Fils. Alors même qu’il semble rejeter sa demande, elle persévère dans sa foi en lui. « Faites tout ce qu’il vous dira ». Comme elle a permis à Dieu de s’incarner en elle, elle lance maintenant son Fils dans sa vie d’adulte, sur son chemin de Sauveur. Elle fête en ce jour les noces de Jésus avec chacun de nous pour qu’Il nous enivre du don qu’il nous fait de lui-même.
Odile van Deth