Dans l’Enfant né dans une étable, c’est le Très-Haut qui nous aime. Sans défense, plus pauvre que les plus démunis en Ukraine ou à Gaza, impuissant comme tout nouveau-né. On est loin du Dieu juge et sévère, mais aussi du débordement de consommation et de cadeaux.
Noël est pourtant, pour beaucoup, un moment difficile, assombri par l’inquiétude du lendemain, par la solitude ou par des réunions familiales où l’échange des cadeaux cache souvent l’incapacité d’aimer vraiment.
Alors c’est Noël quand Laure qui, chaque année, s’épuise à tout organiser, se sent soudain poussée à renoncer à tout tenir sous contrôle pour laisser l’imprévu s’inviter. C’est Noël quand Léo, après avoir roué son fils de coups tombe en larmes à genoux quand il se rappelle l’impuissance désespérée du petit garçon qu’il était, battu par son père. C’est Noël lorsque nos craintes devant les menaces qui plombent l’avenir se changent en une vision courageuse de l’état de la planète, des pays en guerre, et que nous continuons d’être certains que de tout mal un bien doit naître. Le Tout-Puissant se fait vulnérable, nouveau-né infiniment faible et c’est ainsi qu’il veut nous sauver.
Odile van Deth