La Pâque, c’est la libération de la servitude d’Égypte, qui signifie pays de l’angoisse, pour entrer dans un monde nouveau. Oser traverser la Mer Rouge, quitter les sécurités d’hier et choisir la liberté. La Pâque, c’est l’affrontement à l’épreuve, à la croix. L’épreuve du confinement qui m’enferme dans la solitude ou dans l’enfer d’une proximité insupportable, me contraint à croire que le Ressuscité est là. Léo, peu pratiquant, écrit : « Grâce au confinement, sa Présence est devenue continue, même pendant le télétravail.
Alors s’ouvre la mer. Alors la pierre du tombeau est levée. Marie-Madeleine, dont Jésus avait chassé sept démons, annonce à Pierre, culpabilisé par son reniement et à Jean qui a su croire jusqu’au bout en l’Amour de Dieu pour lui, pour chacun, que le Crucifié est vivant. À eux trois, ils sont l’humanité sauvée par le pardon d’amour que Jésus a demandé au Père sur la Croix.
Privés d’Eucharistie, d’une communion avec les autres, Dieu n’a pas besoin des sacrements pour nous rejoindre. Nous découvrons d’autres instruments pour rester solidaires. Pâques sans célébration, n’est-ce pas l’invitation à quitter la sécurité des pratiques religieuses pour nous jeter dans les bras du Ressuscité, et devenir témoins de sa Présence dans notre quotidien ?
Odile van Deth