L’idée d’une mort aussi honteuse que celle de la crucifixion, réservée aux esclaves criminels, scandalisait les apôtres qui s’attendaient, au contraire, à une libération glorieuse d’Israël par le Messie. Le Seigneur avait même ajouté que ceux qui voulaient le suivre, devraient, eux aussi, prendre ce même chemin de l’humiliation et de l’échec apparent.
Jésus se montre donc en gloire pour que ses apôtres voient qui il est en vérité, afin que plus tard, derrière l’homme défiguré, méprisé, insulté sur la croix, ils discernent dans la foi sa gloire de Fils de Dieu. C’est au moment de sa Passion que le Seigneur sera glorifié, alors qu’il semblera avoir totalement échoué dans sa mission et que ses amis auront honte de lui.
Comme eux, souvent nous désespérons quand rien ne va plus, quand nous sommes méprisés. Pourtant, notre vrai visage glorieux existe dans notre coeur profond. Nous ne discernons pas non plus le vrai visage des autres. « Ce n’est que ça Bernadette » s’était exclamée une religieuse en voyant arriver au couvent la voyante de Lourdes.
La Transfiguration nous apprend à aiguiser notre regard, à ne juger personne sur l’apparence mais à discerner et respecter l’enfant de Dieu en chacun quel qu’il soit et d’abord en nous-mêmes.
Odile van Deth