La seule béatitude à donner le titre de « fils de Dieu » est celle des artisans de paix. La paix, en hébreu Shalom, évoque la plénitude de celui qui sait voir le bien en tout. Ce n’est pas une conquête mais un don du Père offert à ceux qui s’en remettent à Lui. Ceux qui oeuvrent pour la paix avec des moyens humains risquent de provoquer des injustices ou des conflits. Comme lorsque, dans une réunion, quelqu’un veut calmer les discussions et n’arrive souvent qu’à envenimer le débat ou à faire des compromis qu’il regrette ensuite.
Jésus demande aux disciples de ne rien emporter avec eux pour que rien ne suscite l’envie, pour dépendre humblement du prochain. Pour apporter la paix, le Seigneur ose recommander de manger ce qu’on leur servira. Ils ne devront donc pas marquer leur différence et accepter même des mets impurs pour les juifs.
L’envoyé est un « agneau », symbole de l’humilité sans laquelle on ne peut apporter la paix. En outre, Jésus donne une telle importance à la parole de chacun qu’il recommande de ne pas s’attarder en salutations sur la route. On se saluait en effet en se souhaitant la paix. Le Seigneur ne voulait pas que ce souhait soit machinal, vide de sens. Désirons-nous vraiment que ceux que nous saluons vivent un « bon jour », une journée heureuse ?
Odile van Deth