Lorsque survient une difficulté dans les relations, la tendance immédiate est de se dresser contre l’opposant, de convaincre l’interlocuteur de ses torts. On veut arracher l’ivraie. En général, le dialogue qui, au départ, était amical, s’envenime car l’adversaire se durcit et les insultes fusent de part et d’autre. En voulant rétablir ce que l’on estime juste, on détruit le bon grain de l’amour du prochain.
Les serviteurs du Maître veulent extraire l’ivraie, comme nous cherchons souvent à faire prévaloir ce que nous pensons être un bien. Il arrive que des bénévoles, tout dévoués à leur travail, se disputent sur la façon de procéder. Comment l’Esprit, qui est l’Amour incréé, pourrait-il œuvrer là où il n’y a plus d’amour fraternel ? Or, à son écoute, le positif des raisons adverses se révèle.
Les avis peuvent être différents, mais le Maître du champ nous montre comment agir : il est patient. Il n’arrache pas le mal mais il laisse le temps à chacun de mûrir. Se heurter à l’autre, c’est le pousser à durcir ses défenses, à s’entêter dans son idée. Le laisser faire, l’aider même dans son projet, hâtera le moment où, s’il a tort, il reconnaîtra qu’il s’est trompé sans en être humilié. Ce qui importe, c’est que l’amour grandisse.
Odile van Deth