Matthieu dessine ici la charte de l’apôtre, de tout humain qui veut manifester le Ressuscité dans sa vie quotidienne. Devant le refus, l’incompréhension, la critique, la moquerie, devant toutes ces petites morts, nos choix vont-ils vers la fuite ou vers la confiance, vers un chemin qui pactise avec la mort de l’enfant de Dieu en nous ou vers un chemin de vie divine ?
Le reniement de l’évangile, c’est le manque de confiance qui annule dans le quotidien la force de la Résurrection. Pourtant nous dit l’épître aux Hébreux (2,14-15), le Christ a voulu assumer notre chair, notre instinct vital, « pour réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est à dire le diable, pour affranchir tous ceux qui, dans leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort ».
Le Père Jalics a vécu un paroxysme de peur à Berlin pendant la guerre et au Brésil où il fut séquestré et torturé. Chaque fois, la paix l’a soudain envahi avec la certitude de la Présence de Dieu. Il a décidé de passer sa vie à transmettre cette paix par le chemin de la contemplation offerte à tous.
Odile van Deth