Valérie, refusée par sa mère dès sa conception, ne s’était jamais sentie aimée. Sa quête d’amour la rendait agressive, jamais contente, parfois méchante. La sachant en fin de vie, j’allai la voir, craignant d’essuyer une de ses réparties cinglantes. Elle m’accueillit avec un sourire lumineux et me confia : « maintenant, je peux m’en aller, j’ai tout compris, Dieu m’aime ». Apparemment, rien ne s’était passé, mais dans le secret de son cœur, elle avait enfin permis au Seigneur de lui révéler son amour. Valérie si désespérée, avait eu la certitude soudaine d’être aimée infiniment par Dieu. Cette découverte l’avait rendue si douce que, lorsque je lui ai demandé si elle ne souffrait pas trop, elle m’a répondu avec un visage joyeux : « ce n’est vraiment pas ça qui compte ». Elle est morte le lendemain, dans une paix que ses souffrances intolérables ne troublaient plus.
Ce jour-là j’ai compris que nous ne péchons que parce que nous ne nous savons pas aimés. Nous cherchons à séduire, à dépasser les autres ou nous nous vengeons du manque d’affection, alors que l’Esprit d’amour nous introduit dans le brasier d’amour de la Trinité.
Odile van Deth