On immolait des animaux au temple pour obtenir le pardon des fautes contre la loi. C’était souvent une démarche presque administrative : pour être en règle, on offrait une bête en sacrifice parce que la loi le demandait. Or la conversion souhaitée par le Seigneur est le passage d’un culte formaliste à la prise de conscience à la fois de l’amour infini de Dieu et des vrais péchés, ceux contre l’amour et la justice.
Jésus poursuit par une petite parabole. Un figuier ne donne pas de fruit. Le figuier symbolisait le temple de Jérusalem où l’on pensait rencontrer Dieu en pratiquant un culte extérieur. Comme quelqu’un qui irait à la Messe chaque dimanche, mais continuerait d’humilier ses proches en rentrant chez lui ou de juger les voisins sans chercher à les comprendre.
Le propriétaire veut arracher le figuier de nos pratiques sans amour. Le vigneron, qui représente Jésus lui-même, répond qu’il va creuser autour de l’arbre, le soigner pour qu’il donne peut-être du fruit. Ainsi creuse-t-il notre cœur, à la faveur de nos fautes, en nous révélant la tendresse du Père pour notre faiblesse. Alors notre terre peut donner le seul fruit capable de guérir du péché : celui de la confiance en Celui qui pardonne toujours, le fruit d’un amour émerveillé devant la douceur de Dieu.
Odile van Deth