« S’il était ressuscité, il se ferait sentir », dit-on. Nous ne percevons pas sa présence, parce qu’il est esprit, son corps est spiritualisé ; mais si nous croyons qu’il est là, en nous, le quotidien apparaît comme un constant rendez-vous avec son Esprit qui vit en nous comme il vivait en Jésus.
Rosy avait été marquée par la mort : son frère, puis ses grands-parents, puis un oncle. À quinze ans, elle voulait mourir. La vie n’avait aucun goût pour elle. Tout lui semblait insurmontable, comme les femmes de l’évangile qui se demandaient qui leur aurait roulé la pierre du tombeau. Une nuit de Pâques, le chant de l’Alléluia la bouleversa. Comme si on la réveillait d’une vie déjà longue. Les paroles de l’ange aux femmes : « n’ayez pas peur » résonnèrent en elle comme si elles lui étaient adressées. Elle entendit : « Il vous précède en Galilée ». Il me précède dans mon quotidien pensa-t-elle. Il est vivant et ceux qui sont morts vivent avec lui.
La Résurrection a transformé la vie des hommes. Nous sommes déjà pardonnés, déjà enfants du Père, déjà sauvés, déjà dans la lumière qui transfigure nos journées si, en toute circonstance, nous ouvrons notre vécu au Ressuscité pour qu’il nous inspire comment agir, que dire, comment traverser l’épreuve avec lui. Déjà nous pouvons vivre en ressuscités.
Odile van Deth