Toute émotion déclenche un désir, une énergie. L’émotion est un feu qui alimente la vie si elle est orientée vers l’amour ou qui la détruit si elle s’enlise dans des réactions négatives. Le péché, c’est le feu de la vie qui s’éteint en se repliant sur lui-même.
Le péché vient toujours d’un mal-être, d’un désir d’être plus ou d’avoir plus. Le feu de l’émotion se disperse alors dans des pensées ou des actes destructeurs. Si je suis humilié, je vais imaginer me sentir mieux en écrasant quelqu’un d’autre, comme Thibaut qui battait sa femme en rentrant de son travail où il se sentait dévalorisé. Il aurait pu aussi appeler le Christ à l’aide qui lui aurait suggéré qu’il était précieux pour Lui. Sa brûlure d’humiliation aurait alors pu être transformée en un geste valorisant, une aide à quelqu’un de plus faible.
Dieu s’est fait homme en Jésus pour opérer en nous, avec notre consentement, l’orientation de nos émotions vers le bien. Il a connu tous nos sentiments et nous soutient par sa force et sa lumière dans notre tâche d’humains : laisser s’incarner l’Esprit d’amour dans notre chair et dans notre psyché. Aucune émotion, aucune pensée négative, même la tristesse du péché, le désespoir de la dépression ne sont étrangères au Christ : il veut nous sauver en vivant tout avec nous pour tout ramener à la Vie.
Odile van Deth